Lors de la messe célébrée à Kikwit à l’esplanade de la cathédrale St François Xavier, le 17 17septembre 2023, messe au cours de laquelle Mgr Timothée BODIKA, évêque de Kikwit a ordonné 6 diacres et 5 prêtres, Son Excellence a prononcé l’homélie ci-dessous interpellant le clergé et tous les fidèles du diocèse de Kikwit et du grand Bandundu à être des témoins de la parole de Dieu qui s’engagent aussi à prendre en charge leur Eglise locale.
« Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? » (Mt 18, 2) « Ibuna Petelo finamaka. Yandi yula Yezu nde : « Mfumu, ntangu mpangi na mono ta kota mono nsoki, mbala ikwa mono ta lolula yandi ? »« Pardonne à ton prochain le tort qu’il t’a fait ; alors, à ta prière, tes péchés seront remis » (Si 27, 30 – 28, 7)
Chers frères et sœurs,
L’un de vos proches ou de vos amis va devenir diacre ou prêtre. Une ordination diaconale, sacerdotale et épiscopale est toujours une cause et une source particulière de joie pour l’Eglise locale et l’Eglise universelle. En effet, l’ordination rappelle de façon visible et palpable que Dieu n’abandonne pas son peuple. Il en est le Pasteur éternel : dans le temps et dans l’espace le Seigneur envoie à son peuple ceux qui en son nom, le conduisent vers le salut éternel.
Nos cinq frères que voici : Olivier GUMEDISA MAYINZA, Daniel KUTESA MABANZA, Jean-Pierre MUDIMAYUKU, Eric MUNANI KIKANGY et Apollinaire MUYOMBO, diacres de la Sainte Eglise Romaine, forts d'une année d'expérience pastorale comme « serviteurs inutiles» de Dieu et de son peuple (cf. Le 17,10), vont accéder au deuxième degré du sacrement de l'Ordre: le presbytérat (LG 10). Ils vont devenir prêtres pour l'éternité, afin d'être tous les jours les «collaborateurs sages et avisés de l'évêque» (cf. P.O. 7).
Et six séminaristes qui ont fini leur formation au séminaire que voici : BINGA Pierre de Jésus, DANAR NZAM’OMPE Béni, KISILA NGUNU Jonathan, MUHEMA MAMPUYA Clément, NKEBOLO BILONGO André Bonheur, WAYAMBA LUSHIKU Don de Dieu, seront ordonnés diacres qui est le premier degré du sacrement de l’ordre.
Chers frères et sœurs dans le Christ,
L’intelligence des Saintes Ecritures que l’Eglise nous propose ce 24e dimanche du T.O. de l’année A, nous parle du pardon (KULOLULA). Jésus Ben Sirac le Sage (ou Siracide ou l’Ecclésiastique) nous dit : « Rancune et colère, voilà des choses abominables où le pécheur est passé maître. Celui qui se venge éprouvera la vengeance du Seigneur ; celui-ci tiendra un compte rigoureux de ses péchés. Pardonne à ton prochain le tort qu’il t’a fait ; alors, à ta prière, tes péchés seront remis. » « Kimbeni ti makasi, yo kele mambu ya kuluta mbi kibeni. Ya ke dindisa nsumuki » (Sir 27, 30). « Yindula kilumbu na nge ya nsuka ye yambula kumenga bantu. Yindula lufwa ti mutindu ya nge ta pola, ibuna lungisa bansiku. Yindula bansiku, ibuna lunda kimbeni ve na nkweno. Yibuka Ngwakana ya Nzambi ya ngolo yonso me wakana ti beto, ibuna kulanda ve nsoki ya nkweno na nge » (Sir 28, 6-7). Kukota ve na maswana ye nge ta sumuka ve, mpamba ve muntu ya ke bakaka makasi ke pelisaka tiya. Le prêtre est un homme de pitié et du pardon. Jusqu’où peut aller le pardon ?
La Bible tout entière peut se lire comme une patiente tentative de Dieu par ses prophètes pour extirper la vengeance de notre cœur. Depuis Caïn qui était vengé sept fois, la spirale de la violence avait sévi au point que son lointain petit-fils, Lamek, se vantait de se venger soixante-dix-sept fois. Patiemment, les auteurs bibliques ont inversé la tendance : par le biais des lois ou celui des prédications des prophètes, on a fini par entrevoir un autre idéal, le seul digne des fils de Dieu que nous sommes. Ben Sira, lui, est tout au bout de la chaîne et transcrit le fin mot de la découverte d’Israël.
Pour prêcher l’indulgence, il développe un premier argument : « Pense à l’Alliance du Très-Haut et sois indulgent pour qui ne sait pas », c’est-à-dire pense à la fidélité de Dieu tout au long de l’histoire envers son peuple si souvent infidèle, individuellement et collectivement.
Deuxième argument : « Pense aux commandements et ne garde pas de rancune envers le prochain ». Or que disaient les commandements ? Ils disaient : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Aimer son prochain comme soi-même, cela implique évidemment, en certaines circonstances, de savoir pardonner.
Le troisième argument est plus étonnant : « Pense à ton sort final et renonce à toute haine, pense à ton déclin et à ta mort ». Est-ce la pensée de notre mort qui doit nous incliner à l’indulgence envers les autres ? C’est, je crois, un appel à la lucidité sur notre petitesse : nous sommes poussière, qui sommes-nous pour juger les autres ? C’est peut-être également une manière de nous rappeler que nous allons nous aussi comparaître devant le juste juge et alors notre petitesse s’étalera au grand jour. D’après Ben Sira, c’est précisément à cause de notre petitesse, de notre fragilité que Dieu nous traite avec indulgence.
Comme nous, Pierre désire savoir jusqu’où l’on peut aller raisonnablement dans le pardon pour être digne d’un vrai comportement de disciple de Jésus. Comme nous, Pierre demande le montant de la créance qu’il peut accorder au débiteur qui a accumulé une dette en l’offensant.
Jésus va inverser les rôles. Avant de se considérer comme créancier, le disciple doit d’abord se considérer comme le débiteur redevable d’une dette inimaginable, vis-à-vis de Dieu. Dieu ne cesse jamais d’être pardon parce qu’il n’est que tendresse et amour. C’est ce que nous lisons au Ps 102 ( 103 ), 1-2, 3-4, 9-10, 11-12 : « Bénis le SEIGNEUR, ô mon âme, bénis son nom très saint, tout mon être ! Bénis le SEIGNEUR, ô mon âme, n'oublie aucun de ses bienfaits. Car il pardonne toutes tes offenses et te guérit de toute maladie ; il réclame ta vie à la tombe et te couronne d'amour et de tendresse. Il n'est pas toujours en procès, ne maintient pas sans fin ses reproches; il n'agit pas envers nous selon nos fautes, ne nous rend pas selon nos offenses. Comme le ciel domine la terre, fort est son amour pour qui le craint; aussi loin qu'est l'orient de l'occident, il met loin de nous nos péchés. »
Si le pardon est si difficile entre frères, c’est que nous ne mesurons pas l’ampleur du pardon de Dieu à notre égard. Au fond, nous ne prêtons guère attention au fait que Dieu nous pardonne. Sinon, aurions-nous autant de difficulté à discerner le péché dans notre vie ? Trop peu nombreux sont les chrétiens, qui ont conscience d’être des pécheurs pardonnés. Trop nombreux sont les chrétiens qui confondent sens du péché et culpabilité et qui ainsi vivent mal leur relation à Dieu.
On est coupable devant un juge dont on attend une condamnation. On est pécheur devant Dieu dont on sait que l’on obtiendra toujours le pardon, parce qu’il est tendresse, et que la tendresse ne condamne pas.
Il y a une vengeance active : faire mal à l’autre. Mais il y a aussi une vengeance passive, c’est d’arrêter de vivre et d’arrêter de créer de la vie alentour de nous, arrêter de faire en sorte que les autres soient heureux. On se referme sur sa blessure, on reste fâché ; on se rabougrit.
Il y a deux obstacles au pardon : Tout le monde est d’accord pour dire qu’il faut pardonner. Le problème, c’est de passer à l’acte. Dans la parabole que Jésus adresse à Pierre, Jésus indique au moins deux obstacles au pardon. Je vous propose de nous arrêter un peu sur ces deux obstacles afin que nous puissions progresser dans le pardon.
Grossir les offenses subies et minimiser les pardons reçus
Rester dans le raisonnement et le calcul
La réponse de Jésus à Pierre, comme la question de Pierre, puise son inspiration dans les premiers chapitres de la Bible et nous renvoie à Caïn et Lamek. Le pardon n’est pas une originalité du NT, il est là présent dès le début de la Bible avec la mention du premier péché : le meurtre du frère. Le mot « péché » n’apparaît dans la Bible qu’au chapitre 4 de la Genèse, il n’est pas mentionné dans le récit de la chute et de la faute d’Adam et Eve. On en parle au moment où Caïn, dévoré par la jalousie, pense à tuer son frère Abel et quand Dieu dit à Caïn : « Si tu n’agis pas bien, le péché, tapi à ta porte est avide de toi. Mais toi, domine-le. » (Gn 4, 7). Caïn ne domine pas son péché et tue son frère. Le premier péché c’est le meurtre du frère, comme le premier des commandements est d’aimer son frère, l’un va avec l’autre.
Nous devons éviter l’engrenage de la violence. En effet, cinq générations plus tard, l’arrière-petit-fils de Caïn, Lamek se glorifiait de se venger soixante-dix-sept fois ; et il chantait à ses femmes, Ada et Cilla, cette horrible chanson : « J’ai tué un homme pour une blessure, un enfant pour une meurtrissure ; oui Caïn sera vengé sept fois mais Lamek soixante-dix-sept fois ». En d’autres termes « Pour une simple blessure, je tue un homme ; pour une simple meurtrissure, je tue un enfant, mais si quelqu’un me tue, je serai vengé soixante-dix-sept fois » (Gn 4, 23-24).
C’est donc d’abord une parabole sur la pitié de Dieu : une pitié qui ne demande qu’à nous remettre toutes nos dettes ; une pitié qui devrait « déteindre » sur nous, en quelque sorte, puisque nous sommes à l’image et à la ressemblance de Dieu.
Cette pitié ne nous est pas naturelle et la question de Pierre le prouve bien ; même quand nous sommes bien intentionnés, disposés à pardonner, nous voudrions quand même bien ne pas nous laisser entraîner trop loin ! « Seigneur, quand mon frère commettra une faute à mon égard, combien de fois lui pardonnerai-je ? Jusqu’à sept fois ? » On est encore loin de la remise d’une dette incalculable, comme celle de la parabole ! Et c’est certainement l’un des accents de cette petite histoire : le calcul n’est pas de mise. Il ne s’agit pas de savoir à partir de quel moment nous sommes en règle avec la pitié.
La pitié, par définition, c’est l’émotion qui nous prend aux entrailles, c’est plus fort que nous, cela déborde nos calculs mesquins. C’est à cela que Jésus invite Pierre : dépasser tout calcul, toute raison raisonnante.
Et maintenant, permettez-moi de vous rappeler d’abord ce qu’est un diacre dans l’Eglise catholique romaine. « Diacre » vient du mot grec «diaconos» qui signifie «serviteur». Le diacre est un homme marié (diaconat permanent) ou célibataire (diaconat transitoire) qui a répondu à un appel de l’Eglise catholique pour être signe du service. Après un temps de discernement et de formation, comme c’est le cas pour nos six séminaristes, il est ordonné par l’évêque de son diocèse qui lui confie une mission. Ordonné pour la vie, le diacre exerce un ministère au service de la Charité, de la liturgie, de la Parole de Dieu. Par sa présence, il aide les baptisés à vivre le service de Dieu et des hommes dans le monde à la suite du Christ serviteur : « Et moi je suis au milieu de vous comme celui qui sert » (Lc 22,27).
Le diacre a pour mission d’aider l’Evêque et ses prêtres dans le service de la parole, de l’autel et de la charité, en se montrant le serviteur de tous : il reçoit pour cela le don de l’Esprit Saint qui le fortifie. Il est ministre de l’autel, chargé de proclamer l’Evangile, de préparer le sacrifice eucharistique et de distribuer aux fidèles le corps et le sang du Seigneur.
Il est aussi envoyé par l’Evêque pour porter la parole de Dieu aux incroyants et aux croyants, leur enseigner la foi, diriger les prières de l’assemblée, célébrer le baptême, au nom de l’Eglise assister au mariage et le bénir, porter le viatique aux mourants et présider la liturgie des funérailles.
Le diacre est consacré par l’imposition des mains, qui est depuis les Apôtres le geste de l’ordination. Le rôle qu’il joue dans la célébration eucharistique est source du service de la charité qu’il accomplit en communion avec l’Evêque et les prêtres. En tout ce qu’il fera, il devra agir, avec l’aide de Dieu, de telle façon qu’on reconnaisse en lui le disciple de Jésus Christ venu pour servir et non pour être servi. Et puisque personne ne peut servir deux maîtres, considérez l’amour de l’argent et l’impureté comme un asservissement aux idoles.
Bien que nous soyons habitués à voir tous les jours des prêtres parmi nous, sans doute n'est-il pas inutile de contempler à nouveau le grand mystère qui va tout à l’heure s'opérer dans l'âme de nos frères Olivier GUMEDISA MAYINZA, Daniel KUTESA MABANZA, Jean-Pierre MUDIMAYUKU, Eric MUNANI KIKANGY et Apollinaire MUYOMBO.
Nous le savons tous: par le baptême, c'est le peuple de Dieu tout entier qui constitue le Christ la communauté sacerdotale: « Vous êtes la race élue, le sacerdoce royal, la nation sainte, le peuple que Dieu s'est acquis, pour proclamer les merveilles de celui qui des ténèbres vous a appelés à son admirable lumière» (1 Pi 2,4-10). « Les baptisés, en effet, par la régénération et l'onction du Saint-Esprit, sont consacrés pour être une demeure spirituelle et un sacerdoce saint, pour offrir par toutes les activités du chrétien, autant de sacrifices et offrandes vivantes, saintes, agréables à Dieu (cf. Rm 12,1), porter témoignage du Christ sur toute la surface de la terre et rendre raison, sur toute requête, de l'espérance, qui est en eux, d'une vie éternelle (cf. 1 Pi 3,16) » (LG, 10).
Mais Jésus Christ, notre unique Grand-prêtre de la Nouvelle Alliance, a choisi certains de ses disciples, afin qu'en son nom ils remplissent, pour les hommes, la fonction sacerdotale dans l'Eglise. « Celui qui reçoit le sacerdoce ministériel, jouit d'un pouvoir sacré pour former et conduire le peuple sacerdotal, pour faire, dans le rôle du Christ, « tête de l'Eglise» (Col 1,18) le sacrifice eucharistique et l'offrir à Dieu au nom du peuple tout entier» (LG, 10).
Le Christ lui-même était envoyé par le Père et il a envoyé les Apôtres en mission dans le monde. Il continue ainsi, par eux et par leurs successeurs, les évêques, d'exercer son ministère d'enseignement, sa tâche de prêtre et de pasteur; et les prêtres sont institués pour être les collaborateurs des évêques, associés à ces derniers dans la fonction sacerdotale au service du peuple de Dieu.
Au terme d'une réflexion sérieuse, en accord avec leurs formateurs et leurs guides spirituels, nos frères que voici vont donc être ordonnés prêtres; ils serviront le Christ, maître, prêtre et pasteur, lui qui fait croître son propre corps, l'Eglise, pour former le peuple de Dieu et construire le nouveau Temple saint.
Configurés au Christ, Prêtre souverain et éternel, associés au sacerdoce des évêques, ils seront consacrés prêtres de la Nouvelle Alliance, pour annoncer l'Evangile, pour être les pasteurs du peuple de Dieu et pour célébrer la liturgie - la prière publique de l'Eglise – surtout en offrant le sacrifice du Seigneur.
Quant à vous, chers fils, qui allez entrer dans l'ordre des prêtres, vous aurez à remplir, pour la part qui vous revient, la charge d'enseigner, à la suite du Christ, notre Maître. Communiquez à tous cette parole de Dieu que vous avez-vous-mêmes reçue avec joie. En méditant l'Ecriture, croyez ce que vous lisez, enseignez ce que vous croyez, vivez ce que vous enseignez.
Que votre enseignement soit une nourriture pour le peuple de Dieu ; votre vie, une source de joie pour les fidèles du Christ, afin que, par la parole et par l'exemple, vous construisiez l'Eglise du Dieu.
Vous aurez aussi à remplir, par la puissance du Christ, une tâche de sanctification. Par votre ministère s'accomplira le sacrifice spirituel des fidèles, uni au sacrifice du Christ, qui s'offrira sacramentellement par vos mains à la messe. Ayez conscience de ce que vous faites ; conformez votre vie à ce que vous accomplissez: en célébrant le mystère de la mort et de la résurrection du Christ, prenez soin de faire mourir en vous tout penchant mauvais et d'avancer sur le chemin de la vie nouvelle.
Vous allez faire entrer les hommes dans le peuple de Dieu par le baptême; remettre les péchés, par le sacrement de pénitence, au nom du Christ et de l'Eglise; fortifier les malades par l'onction d'huile sainte; célébrer les autres actions liturgiques; offrir au long du jour la louange, l'action de grâce et la prière, non seulement pour le peuple de Dieu, mais aussi pour le monde entier: en tout cela, souvenez-vous que vous avez été pris d'entre les hommes et que vous êtes mis au service des hommes dans leurs relations avec Dieu. Exercez donc la charge du Christ Prêtre avec une joie inaltérable, un amour sincère, pour le Christ et non pour vous-mêmes.
Vous aurez enfin à remplir, pour votre part, la charge du Christ chef et pasteur. Unis à l'évêque et sous son autorité, appliquez-vous à rassembler les fidèles dans l'unité d'une seule famille, pour les conduire, par le Christ et dans l'Esprit Saint, à Dieu le Père. Gardez toujours devant vous l'exemple du Bon Pasteur qui n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, pour chercher et mener au salut ce qui était perdu.
Soyez ces prédicateurs et missionnaires infatigables; confesseurs inlassables, sages et prudents, dont l'expérience pastorale en la matière fait école dans l'Eglise.
Chers fils dans le Seigneur, faites du ministère de la pénitence et de la réconciliation un lieu privilégié, pour vous-mêmes et pour les pécheurs, de la rencontre avec le Christ Jésus. Notre prière est que vous puissiez faire au confessionnal une profonde expérience de la joie qu'éprouvait le Seigneur au milieu des pécheurs, ainsi que de la consolation et de la joie du Père céleste au retour du fils perdu.
En toute humilité, faites de ce ministère une voie de sanctification pour vous-mêmes, en vous efforçant d'affiner toujours davantage, au contact tant des saints que des pécheurs, votre propre sens du péché et votre étroite communion avec le Christ Seigneur. Vous ne pouvez y arriver si vous-mêmes vous ne fréquentez pas souvent ce sacrement.
Voilà pourquoi l'exemple éclatant de Saint Jean-Marie Vianney, que nous fêterons le 4 août, arrive à point nommé en rapport avec le sacrement du pardon que vous aurez à donner. Le Saint Curé d'Ars, prêtre saint et zélé mais peu apte aux études ecclésiastiques, nous apprend à redimensionner notre recherche inconsidérée et immodérée de hautes études universitaires pour elles-mêmes. Il nous enseigne que seules comptent les connaissances nécessaires à notre ministère pour le' salut des âmes. Le reste peut devenir une tentation d'orgueil, de vanité et de mondanité.
Comme nos évêques de la CENCO l'affirment dans leur message aux prêtres : « Le saint Curé d'Ars est le type de pasteur d'âmes tout a donné à l'annonce de la Parole de Dieu et au ministère de la réconciliation, à la prière et à la pénitence. Toute sa vie était centrée sur la célébration de la très Sainte Eucharistie et à l'adoration du Très Saint Sacrement, d'où il puisait toutes les énergies pour son zèle apostolique. Confesseur très sollicité, il passait la plus grande partie de ses journées à accueillir les pénitents (Message de la XLV è Assemblée plénière de la CENCO).
Ce que le Saint Curé d'Ars a pu réaliser de son ministère sacerdotal, nous le pouvons, nous aussi, avec la grâce de Dieu et l'accompagnement de la Vierge. Marie, si nous imitons sa vie et ses vertus sacerdotales, notamment sa pauvreté évangélique, son esprit d'ascèse et d'oraison.
Puisse le Seigneur Jésus vous combler de joie et de paix dans votre vie et votre ministère de diacre et de prêtre, aujourd'hui, demain et pour toujours.
Amen.
Chers frères et sœurs dans le Christ,
Permettez-moi d’ajouter deux petites choses pour terminer. Cette ordination coïncide d’une part, avec la clôture et l’ouverture de l’année pastorale. Et, d’autre part, avec l’appel que je vous lance pour la rénovation de notre cathédrale.
- PLAN PASTORAL TRIENNAL
Dans le diocèse de Kikwit, notre plan pastoral est triennal avec comme thème « Eucharistie et Famille ». S’approprier les acquis du troisième congrès eucharistique. Voici l’ébauche qui donne du travail au Centre Pastoral Diocésain. LE Centre de Pastoral est invité à nous présenter dans un plus bref délai les orientations pastorales de ce plan triennal.
- La première année (2023-2024) sera consacrée à l’Eucharistie avec comme thème : « Célébrer dignement l’Eucharistie ». Directives pastorales pour le diocèse de Kikwit. Cela nous exige de former les animateurs pastoraux et acteurs liturgiques au court d’une session (semaine liturgique).
- La deuxième année (2024-2025)se penchera sur le thème : « Eucharistie et consolidation des valeurs familiales ». Avec la commission diocésaine de la famille, nous examinerons comment redynamiser la pastorale de la famille dans notre diocèse de Kikwit. On peut penser à un Colloque sur la famille.
- La troisième année (2025-2026) examinera les implications du thème du 3e congrès eucharistique dans nos familles autour du thème : « Cohérence chrétienne et Vie sacramentelle». En effet, plus d’une fois dans ses lettres, l’Apôtre des Gentils invite les chrétiens à « accorder leur vie à l’appel qu’ils ont reçu » (Ep 4, 1) ; eux qui sont ressuscités avec le Christ (au baptême) (Rm6, 4), qui doivent mener une vie nouvelle avec le Christ ressuscité et qui sont appelés à faire mourir ce qui en eux appartient à la terre : « débauche, impureté, passion, désir mauvais, et cette soif de posséder, qui est une idolâtrie » (Col 3, 5). St Paul poursuit : « Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu » (Col 3, 1).
Sur ce, je déclare close l’année pastorale 2022-2023 et ouverte l’année pastorale 2023-2024 sur base du plan pastoral triennal.
- Opération: « Tous ensemble, allons vite pour la rénovation de notre cathédrale Saint François Xavier » : c’est mon mot d’ordre. Lele ya mpa sambu na nzonzambi Cathédrale na beto.
Les travaux en commission du comité de restauration que je remercie ici, ont été particulièrement éloquents à ce sujet.
« Tout cela ne doit pas nous faire oublier le problème de fond qui est celui des moyens à consacrer à la conservation et à la rénovation de notre patrimoine. »
Aussi je lance l’appel aux chrétiens de la cathédrale, aux congrégations religieuses du diocèse de Kikwit, à tous les chrétiens du diocèse de Kikwit et aux hommes et femmes de bonne volonté à unir nos moyens financiers pour la rénovation de notre cathédrale qui est un patrimoine cultuel et culturel de la Ville de Kikwit et de notre Province du Kwilu.
Je charge le Comité de rénovation de la cathédrale de vous indiquer dans un plus bref délai le mode de votre participation à cette opération : « Tous ensemble, allons vite pour la rénovation de notre cathédrale Saint François Xavier ».
Mgr Timothée BODIKA MANSIYAI, PSS
Evêque de Kikwit