Dans une lettre pastorale adressée à ses diocésains et diocésaines, Mgr Donatien BAFUIDINSONI attire l’attention de ses chers diocésains et diocésaines pour qu’ils assument et exercent, avec conscience et en connaissance des causes, leur devoir citoyen pour un avenir meilleur de notre pays
Mes chers diocésains Mes frères et mes sœurs,
- Nous sommes entrés dans la dernière semaine de la campagne qui va nous amener aux élections le 20 décembre prochain, sauf imprévu.
- Je me suis permis d’écouter, de voir et de lire ce qui se passe à ce sujet. On entend beaucoup de choses, on voit les candidats ou leurs « commissionnaires électoraux » passer dans les territoires ou ville de notre Province de Mai-Ndombe, où ils n’ont jamais été pendant tout le mandat qui s’achève. Si certains vantent leur bilan et continuent encore à nous abreuver des promesses, d’autres critiquent ce bilan et à leurs tours, promettent de faire mieux. Et tout cela ne va pas sans insultes ou dénigrements, sur les réseaux sociaux, sur les places publiques ou les antennes de radio, avec de la violence verbale et physique. C’est honteux, inqualifiable de la part des hommes et des femmes qui prétendent assumer des responsabilités politiques. On se serait entendu à des meetings en fonction d’un projet de société. Que nenni !
- Tout cela m’appelle à donner mon avis et à attirer l’attention de mes chers diocésains et diocésaines pour qu’ils assument et exercent, avec conscience et en connaissance des causes, leur devoir citoyen pour un avenir meilleur de notre pays.
- Me référant au dernier message des évêques de la Cenco, intitulé « Pour des élections crédibles. Peuple congolais, réveille-toi de ton sommeil (cf. Rm 13, 11)», résumé par le secrétariat général dans son communiqué de presse du 21 novembre dernier, je soutiens pour ma part qu’il est temps, et c’est maintenant, que nous devons choisir de nouveaux dirigeants du pays.
- Pour ce faire, je vous invite à dire :
- Non aux opportunistes qui ont changé de camps à la recherche des intérêts personnels
- Non à ceux qui ont pris comme suppléants les membres de leurs familles
- Non à ceux qui ont postulé à tous les niveaux (preuves qu’ils ne savent pas ce qu’ils veulent faire pour notre pays, sinon tenter la chance)
- Non aux tribalistes et aux népotistes (leurs paroles et les actes les accusent, car ils sèment la haine et prêchent la division entre les peuples avec des conséquences qui peuvent être désastreuses pour nous, alors qu’ils vont, eux et leurs familles, fuir à l’étranger).
- Non à l’achat des consciences (ils distribuent des T-shirts, achètent vos cartes d’électeurs pour bien tricher. C’est déjà là un signe qu’ils ne sont pas honnêtes, sont de moralité douteuse et veulent prendre le pouvoir par des moyens frauduleux, non pour nous servir, mais pour se servir, et continuer à nous asservir).
- non à ceux qui veulent cacher leur mégestion et abus du pouvoir en évoquant le patriotisme, la souveraineté nationale, l’impérialisme, le colonialisme et que sais-je encore.
- Pour un avenir meilleur, autre que celui de la souffrance, de la misère, nous devons renouveler la classe politique, avec de nouvelles figures, pas les mêmes depuis des décennies, pas ceux-là qui ont étalé leur amateurisme, qui ont détourné l’argent du pays, qui se sont enrichis sans vergogne et qui se sont constitués en bande de ‘‘sapeurs’’ et de jouisseurs au lieu de construire le pays.
- Mes chers diocésains et diocésaines, mes frères et sœurs, allons voter pour le bien de notre province, pour nous donner de vrais responsables qui vont sortir le Mai-Ndombe de son enclavement. Devant les bureaux de vote, avant, pendant et après, soyons vigilants pour nous rassurer que l’on ne nous impose pas des personnes que nous n’aurons pas choisies.
- Je vous invite à prier pour notre pays, pour que la paix règne dans le cœur de chacun et que nous soyons tous des artisans de paix. Que le pouvoir de ce monde ne nous fasse pas oublier que servir et donner sa vie en rançon pour la multitude vaut mieux que tout, si l’on veut hériter du Royaume des cieux (cf. Mc 10, 42-45).
Par l’intercession de la Vierge Marie, notre Dame de la Paix, que l’Enfant Jésus, qui vient, nous trouve dans la paix et dans la joie d’avoir une classe politique renouvelée et légitime.
Fait à Inongo, le 14 décembre 2023
+Donatien BAFUIDINSONI, SJ.
Evêque d’Inong0