Synode : synthèse de la journée de mardi 22 octobre : « le Document final »

Notre correspondant au synode sur la synodalité, le père Stanislas KAMBASHI nous fait le point suivant sur la journée de mardi 22 octobre : le discernement sur le Document final était au centre des travaux du Synode sur la synodalité l’après-midi de lundi 21 et mardi 22 octobre 2024. Au cours du point de presse dans la Salle de Presse du Saint-Siège, il a été indiqué qu’il y a eu la présentation des « voies », les amendements au texte, mais toujours en regardant ce qui se passe dans le monde. Les participants au synode ont dit un non fort à la guerre.

Le document final, les jeunes et les femmes

Faisant le compte-rendu des travaux tenus dans la Salle Paul VI, la secrétaire de la Commission pour l’information, Sheila Pires, a souligné que les participants au Synode, réunis aussi bien en cercles mineurs qu’en Congrégation, ont beaucoup apprécié le projet du Document final, notamment pour son langage clair, compréhensible et accessible. Des thèmes qui ont dominé les échanges concernent notamment les jeunes et les femmes, a-t-elle indiqué. Les jeunes ne doivent pas être laissés à la marge mais il faut les impliquer, travailler avec eux, afin de réaliser une bonne pastorale. 343 jeunes étaient dans la salle du Synode mardi, a-t-elle fait savoir. L’engagement des femmes dans l’Eglise, celui des laïcs en général, mais aussi les relations entre les prêtres et évêques, le rôle des conférences épiscopales ont également fait objet des échanges. 

Des modalités de travail sur le document final

Prenant la parole à son tour, le préfet du Dicastère pour la Communication et président de la Commission pour l’information, Paolo Ruffini, a notamment abordé la question des propositions des amendements du texte du Document final. Il a fait savoir que le secrétaire du synode, le père jésuite Giacomo Costa, a expliqué les modalités de travail. Les modifications pourront se faire par élimination, modification, de manière collective ou individuelle. Chaque membre est invité à faire sa proposition. Pour qu’un changement soit intégré, la majorité absolue est requise et les rapports des cercles mineurs seront remis mercredi matin. La langue officielle du Document final est l’italien. Il y a aussi des traductions dans d’autres langues dont l’ukrainien et le chinois. 

Cardinal Ambongo : satisfaction, car le Synode est resté fidèle à son objectif

Premier intervenant de quatre invités au point de presse de ce mardi, l’archevêque de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo, a indiqué que, pour l’Eglise du Congo, d’abord avec une forte présence missionnaire et actuellement prise en charge par les nationaux, ce Synode a été accueilli comme un kairos. Cela, afin de voir une nouvelle manière d’être Eglise dans le contexte congolais. C’est cette espérance qui l’a porté à Rome pour ces travaux, a-t-il déclaré.

Il a confié qu’en ce moment où le Synode sur la synodalité est en train de prendre fin, il éprouve un sentiment de satisfaction, car ce synode est resté fidèle à son objectif initial, celui de proposer une nouvelle manière d’être Eglise. Pour le prélat congolais, cette nouvelle manière d’être Eglise est un acquis, il faudra maintenant entrer dans cette dynamique et chercher comment l’appliquer dans différents contextes.

 L’expérience de la synodalité en Afrique : les CEB et l’implication des laïcs à la mission de l’Eglise

Dans son intervention, le président de la conférence épiscopale du Cameroun, Mgr Andrew Nkea, archevêque de Bamenda, a également exprimé un sentiment de gratitude pour ce processus du Synode sur la synodalité qui aura duré trois ans. Pour le prélat camerounais, ce synode est un signe eschatologique. Les membres venaient de tous les coins du monde et ont travaillé et pensé ensemble. Mgr Nkea espère que cet esprit de synodalité restera ainsi et qu’il sera d’application dans différents contextes.

L’archevêque de Bamenda a aussi indiqué certaines contributions de l’Afrique au Synode, notamment l’expérience des Communautés Ecclésiales de Base (CEB). Ceci, a-t-il indiqué, est le rejet de l’individualisme et l’invitation à travailler ensemble. D’où l’importance des espaces comme les CEB, où « chacun connait chacun ».

L’Eglise d’Afrique, a-t-il noté, est en train de connaitre un boom, avec des églises pleines. La préoccupation, a-t-il indiqué, est de savoir comment les garder remplies les années à venir.

Il a souligné que les laïcs, notamment les catéchistes et les animateurs pastoraux, jouent un rôle très important dans les églises locales, surtout là où il y a le manque des prêtres. Ils exercent plusieurs responsabilités, mais la célébration des sacrements est assurée par les prêtres.

Pour Mgr Nkea, l’Afrique est une terre favorable pour cette nouvelle manière d’être Eglise qu’est la synodalité.

Les défis d’un contexte à réévangéliser

L'évêque d'Essen, en Allemagne, Mgr Franz-Josef Overbeck, a présenté la situation de l’Eglise d’Allemagne. Après une longue période marquée par le catholicisme et protestantisme, 80% des personnes dans son pays ne fréquentent plus l’église ou n’ont plus l’idée de Dieu. Il y a aussi la présence musulmane. L’Allemagne est aujourd’hui un contexte à réévangéliser, a-t-il noté. Dans une telle situation, la nécessité se présente de penser à une restructuration de l’organisation de l’Eglise, en unités paroissiales par exemple. Certains jeunes vont à l’église pour des intérêts liturgiques mais la sécularisation est très forte. D’où, pour l’évêque, il ne faut pas insister seulement sur le rôle des femmes dans l’Eglise, mais aussi celle des hommes, car il faut plutôt se poser sur la question de la participation de tous. Le manque de prêtres se fait sentir cruellement. Le scandale des abus a fortement secoué l’Eglise d’Allemagne a-t-il reconnu. Aujourd’hui, le synode qui s’y vit réfléchi sur la restructuration des structures, a insisté l’évêque d’Essen.

Asie : le dialogue est une question de survie pour l’Eglise

Le père Clarence Sandanaraj Davedassan, directeur du Centre de recherche catholique de Kuala Lumpur, en Malaisie, est revenu sur l'expérience de la synodalité ad intra dans l'Église et ad extra avec les autres. « À l'exception des Philippines et du Timor oriental, a-t-il expliqué, l'Asie est un continent où les catholiques sont minoritaires. Il est vrai que la foi est très vivante ». Malgré une foi vivante, la sécularisation et d'autres problèmes sont présents. De plus, l'espace public pour l'expression de la foi semble se restreindre de plus en plus en plus dans de nombreux endroits, notamment à cause de l'extrémisme politique et religieux. « Dans un tel contexte, il faut rechercher l'harmonie en s'engageant dans le dialogue», qui «n'est pas une option», mais plutôt «une question de survie». «Il ne s'agit pas d'une nouveauté mais d'une nécessité qui fait partie de l'expérience que nous vivons quotidiennement dans une culture pluraliste», a-t-il constaté.

Pour la Cecos, Abbé Guy MASIETA

 

 

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