« AUJOURD’HUI NE FERMONS PAS NOTRE CŒUR, MAIS ÉCOUTONS LA VOIX DU SEIGNEUR » (PS 94)

Ce jeudi 29 février, les Evêques de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) débute leur session ordinaire du Comité Permanent Février-Mars au centre Caritas. Cette session s’est ouverte avec la messe célébrée par Son Excellence Mgr Marcel UTEMBI, Archevêque de Kisangani, Président de la CENCO. Dans son homélie commentée à partir des livres de Jr 17, 5-10 et Mt 16, 19-31, il nous invite à miser notre vie en Dieu et de ne pas fermer notre cœur aux souffrances des autres comme l’homme riche de l’évangile.

Emminence

Excellences

chers frères et soeurs, 

La parole de Dieu que la liturgie propose à notre méditation en ce jour nous présente la nécessité d’écouter Dieu dans notre vie, de nous convertir et de mettre notre confiance en lui. Ainsi nous connaitrons le bonheur. Cette invitation d’écouter Dieu sonne plus fort dans nos oreilles et dans nos cœurs pendant ce temps de carême : « aujourd’hui ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur » (Ps 94). L’écoute de Dieu se vit sous plusieurs formes. Les deux lectures que nous venons d’entendre nous présentent cette écoute sous la forme de la foi-confiance en Dieu, d’une part ; et d’autre part sous la forme d’attention à l’autre, particulièrement au plus pauvre, au plus démuni. La première lecture nous présente un contraste, d’un coté le profil d’un homme qui ne sait pas écouter Dieu, l’homme maudit qui met sa confiance dans un mortel, dans ce qui passe ; c’est une personne qui fonde sa vie sur ce qui est fragile et qui se détourne du Seigneur (Jr 17,5) ; de l’autre coté le texte nous donne le profil de celui qui sait écouter, l’homme béni qui met sa confiance dans le Seigneur, pour qui le Seigneur est son espoir (Jr 17,7). Ceci est une invitation à enraciner notre vie en Dieu. C’est que nous pourrons, à notre tour, être comme un arbre planté au bord des eaux et qui porte des fruits.

L’évangile nous présente un autre contraste, d’un coté un homme riche qui met toute sa confiance dans sa richesse, qui mise tout son bonheur sur la terre ; de l’autre côté c’est le pauvre Lazare qui se tient à la porte de l’homme riche. Il espérait manger n’est fut ce que les miettes qui tombaient de la table du riche, mais il ne reçoit rien, par contre ce sont les chiens qui viennent lécher ses plaies ; à sa manière, Lazare a pu écouter Dieu par une vie de confiance en Dieu seul, contrairement au riche qui a mis sa confiance dans ses richesses. Le manque d’attention au pauvre Lazare est une indication d’autosuffisance et d’égoïsme. Le riche veut tout garder pour lui car il a peur d’être diminué.

La présentation contrastée de celui qui n’écoute pas Dieu et celui qui met sa confiance dans le Seigneur, ou encore de l’homme riche aveuglé et le pauvre Lazare : c’est une responsabilisation de chacun de nous, non seulement sur l’orientation de notre vie envers Dieu, mais aussi de notre vie par rapport à celle des autres.

Eminence

Excellences

Chers frères et sœurs,

Le paysage socio-pastoral de notre pays nous présente des spectacles désolants : la misère, la pauvreté que connaissent certaines personnes. Il nous suffit de considérer tout ce qui se vit dans les zones où il y a l’insécurité et la guerre, nous voyons la multitude des familles entières forcées au déplacement pour aller chercher une hypothétique sécurité, nous voyons des êtres humains sans pain, sans toit, sans lieu ! comment ne pas reconnaitre Lazare, le mendiant affamé, dans tous ces frères et sœurs pauvres et abandonnés ?

En tant que Pasteurs, et fidèles du Christ, appelés à être lumière du monde et sel de la terre, nous avons une lourde responsabilité. La dernière partie du récit de l’évangile souligne la racine de tous les maux : l’aveuglement, l’indifférence, l’égocentrisme. Et cela doit nous interpeller particulièrement aujourd’hui. Aujourd’hui ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur » : cela signifierait pour nous ne pas rester indifférents face aux souffrances de notre peuple. Cela signifie pour nous, ne pas nous préoccuper seulement de nous-mêmes, de notre confort, de nos intérêts. Cela signifie partager, mettre au service des pauvres, dans l’humilité, tout ce que nous pouvons avoir de biens matériels, de talents, de pouvoir, de qualités.

Prions le Seigneur de nous donner sa grâce de discernement, qu’aucune richesse ne ferme notre cœur à son Esprit Saint et au prochain. Amen.

                                                                                                             A.G. MASIETA, Cecos

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