Les Evêques de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) ont débuté aujourd’hui lundi 26 février à Caritas Congo, une session sur l’organisation financière et économique de la CENCO. Ladite session a débuté par la messe d’ouverture présidée par SE Mgr, José MOKO, Evêque d’Idiofa, vice-président de la CENCO. L’officiant du jour a axé son homélie autour de la thématique de miséricorde : « soyez miséricordieux comme votre père est miséricordieux ». C’est à ce titre que nous pouvons nous mettre au service des pauvres, des nécessiteux. Deux textes ont nourri cette méditation à savoir Dan 9, 4-10 et Lc 6, 36-38. Ci-dessus l’intégralité de l’homélie de son Excellence Mgr José MOKO.
Eminence
Excellence
Chers frères et sœurs
La parole de Dieu que la liturgie propose à notre méditation en ce jour nous invite à entrer dans la miséricorde de Dieu, à prendre son chemin d’amour, de justice et de pardon. La première lecture tirée du livre du prophète Daniel (Dn 9,4-10) nous présente le prophète qui prie en confessant les péchés de son peuple. C’est tout le mal de l’histoire du peuple d‘Israël qui est résumé dans sa prière. Daniel évoque leur désobéissance à Dieu, leur péché et le fait d’avoir été infidèle à l’amour de Dieu. C’est ce qui fait la grandeur d’Israël à travers ses grands personnages. La question fondamentale pour nous serait de savoir pourquoi Daniel ne se cache-t-il pas comme firent le cas d’Adam et Eve devant leur péché ? pourquoi Daniel a le courage de se tourner vers Dieu ? c’est parce qu’il a cette autre conviction, comme le dit Timothée dans sa deuxième lettre : « si nous sommes infidèles, lui reste fidèle, car il ne peut se renier lui-même » (2Tm 2, 13). Dieu est fidèle. Il est le clément, le miséricordieux. La miséricorde est la bonté par laquelle Dieu fait grâce aux hommes, aux pécheurs. Si nous disons que nous n’avons pas de péchés, nous abusons et la vérité n’est pas en nous (1Jn 1,8). C’est dans cette miséricorde de son père que Jésus nous invite à entrer. Jésus va plus loin, pour que nous puissions tirer profit de ce grand cœur de Dieu : nous sommes invités à imiter la miséricorde de Dieu. En effet, dans l’évangile Jésus nous invite à imiter notre père céleste en étant miséricordieux : « soyez miséricordieux comme votre père est miséricordieux » (LC 6 ,36). Si nous avons la conviction que Dieu est bon pour nous, il faut l’être les uns à l’égard des autres. Il nous faut être compatissant comme ce Dieu qui a accompagné son peuple et qui ne l’a jamais abandonné malgré ses infidélités, son incrédulité et ses ingratitudes. Cette compassion est le don que Jésus a fait de lui-même. Il a offert sa vie pour nous pécheur, parce qu’il nous a aimé jusqu’au bout. Une compassion qui consiste à ne pas juger, à ne pas condamner, à ne pas faire des calculs dans l’acte de donner. Donnez sans mesure, car dit Jésus : « l’on vous donnera la mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante qui sera versée dans votre tablier, car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous » (Lc 6, 38).
Entrez dans la miséricorde de Dieu, c’est être prêt à donner et à nous donner à l’exemple de notre Seigneur par amour pour les autres. Tel est le sens de la parole que le Seigneur nous donne aujourd’hui. Elle éclaire les perspectives de la session qui s’ouvre en ce jour sur l’organisation financière et économique des structures de notre Eglise locale. Nous sommes, entant que pasteurs, appelés à être attentifs à tout ce qui se passe, à avoir pitié des autres, à avoir compassion des misères d’autrui et à souhaiter les soulager. Il n’est pas bon qu’on dise de nous : il n’a de miséricorde envers personne et pour personne. Entant que pasteurs nous sommes appelés à compatir avec nos frères et sœurs qui souffrent, notamment ceux et celles qui sont dans les zones sinistrées par les guerres et l’insécurité ; nous sommes appelés à aller vers les pauvres, les nécessiteux qui nous attendent. Entrer dans la miséricorde de Dieu, c’est justement avoir l’esprit de discernement et voir comment réunir les moyens par la grâce de Dieu afin que notre Eglise ait toujours la capacité, non seulement de recevoir, mais bien plus d’aller vers les nécessiteux, vers les pauvres pour leur faire vivre l’expérience de la miséricorde de Dieu, en compatissant à leur faire vivre l’expérience de la miséricorde de Dieu, en compatissant à leur souffrance, pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. Pour une expérience vraie de carême, nous devons davantage regarder de ce côté-là. Au milieu des souffrances, des vengeances, des injustices, ne fermons pas notre cœur, écoutons la voix du Seigneur qui nous dit : « soyez compatissants, comme votre Père céleste est compatissant ». Amen.
A.G. MASIETA, Cecos
