PREMIÈRE ÉDITION DES JOURNÉES NATIONALES JUSTICE ET PAIX DE LA CENCO

La commission épiscopale  Justice et Paix Congo  de la conférence épiscopale nationale du congo (CENCO) a ouvert officiellement ce mardi 16 septembre 2025 au Centre inter-diocésain de la Gombe la première édition des Journées nationales Justice et Paix 2025 sous le thème: «agissons maintenant pour une démocratie au service de la paix et du bien-vivre ensemble en RD Congo». La cérémonie a été présidée par Mgr Félicien Mwanama, Président de JPC et Évêque de Lwiza, aux côtés de Mgr José Moko Ekanga, Président de l’ACEAC et Évêque d’Idiofa, ainsi que de Mgr Donatien Nshole, Secrétaire général de la CENCO. Le staff dirigeant de JPC, conduit par Cyrille Ebotoko et la Sœur Nathalie, a marqué de sa présence cette première journée consacrée à la réflexion scientifique sur la paix en RDC et dans les Grands Lacs. La session s’est ouverte par une prière solennelle de Mgr José Moko Ekanga, inspirée de saint François d’Assise, invitant les participants à placer leurs travaux sous le signe d’une paix universelle et profonde.

Dans son mot introductif, le Secrétaire exécutif de JPC, Cyrille Ebotoko, a rappelé la mission de son organisation : accompagner les efforts de paix, dénoncer les causes de la violence et proposer des alternatives crédibles. Il a insisté sur la nécessité de dépasser les échecs du passé pour construire des mécanismes durables.

Prenant la parole à sa suite, le Secrétaire général de la CENCO, Mgr Donatien Nshole, a replacé la rencontre dans la continuité des engagements des Églises catholique et protestante. Il a exhorté les confessions religieuses à « poursuivre le fil du dialogue », tout en dénonçant les récentes attaques contre des prêtres en Ituri, signe de la persistance des violences.

Le Président de JPC, Mgr Félicien Mwanama, a mis en avant la vision et les valeurs portées par la commission à savoir  : la recherche du bien-vivre-ensemble comme socle d’une paix durable. Selon lui, la Journée nationale Justice et Paix doit offrir au peuple congolais un temps d’arrêt et d’examen, pour avancer dans la tolérance, la probité et le règlement pacifique des différends. Il a également annoncé une campagne annuelle de levée de fonds (21 septembre–21 novembre) afin de renforcer les moyens d’action de JPC, appelant les Congolais à développer une culture de dons comme signe de solidarité nationale.

Invité d’honneur, Didier Mumengi a présenté une intervention remarquée sur Les initiatives de paix en RDC depuis 1999 jusqu’en 2024. Il a dénoncé le « syndrome des accords sans lendemains », soulignant l’écart entre les nombreuses résolutions et la prolifération des groupes armés, passés de 2 en 1999 à 266 en 2023. Pour lui, seule l’initiative récente du Pacte Social pour la Paix et le Bien-Vivre Ensemble peut rompre ce cycle, car elle s’attaque aux causes structurelles et civilisationnelles des crises congolaises.

 L’analyste Paul Wetcho Lomba a salué l’importance du Pacte Social, appelant à une vigilance constante, à l’implication des jeunes et des femmes, et à une coordination rigoureuse. Quant au Père Minani Rigobert, il a replacé les initiatives actuelles dans une perspective historique (1960–2024), rappelant que la paix est avant tout une organisation structurelle et que « le fil du dialogue ne doit jamais être rompu ».

En conclusion, ce premier panel a mis en évidence l’urgence de capitaliser les expériences passées pour bâtir une paix durable et inclusive. Dans un contexte où les « accords sans lendemains » ont affaibli la confiance, le Pacte Social pour la Paix apparaît comme une opportunité historique pour redonner espoir à la RDC et aux Grands Lacs, sur la base de la justice, de la vérité et du bien-vivre-ensemble.

 Bertin KANGAMOTEMA

Pin It

   

 

Echos des commissions

Galeries

Liens utiles