OUVERTURE D’UNE INFORMATION JUDICIAIRE A CHARGE DE S.E. FRIDOLIN CARDINAL AMBONGO. STRUCTURES ET FIDELES CATHOLIQUES INDIGNES.

Dans sa lettre N°1877/D.037CCAS/SEC/2024 du 27 avril 2024, le Procureur Général près la cour de cassation, monsieur Firmin MVONDE Mambu, ordonnait au Procureur Général près la cour d’appel de Matete à Kinshasa, d’ouvrir une action d’information judiciaire à charge de S.E. Fridolin Cardinal AMBONGO Besungu, Archevêque de l’Archidiocèse de Kinshasa. Ce dernier est accusé, selon le Procureur Général, de violence des consciences, de faux bruits et d’incitation de la population à la révolte contre les Institutions établies et attentats contre les vies humaines, lors de ses sermons.  A la publication de cette lettre sur les réseaux sociaux, les réactions des fidèles catholiques et certaines de ses structures, voire des d’autres personnes de bonne volonté et de la société civile, ne se sont pas faites attendre. 

La Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), dans un communiqué datant du 30 avril, relatif à cette ouverture d’information à l’encontre du Cardinal, dit suivre avec attention la situation et appelle les uns et les autres au calme et estime que le dossier doit être traité de manière responsable, avec les autorités compétentes dans le respect des textes légaux du pays y compris l’Accord-cadre signé entre la RDC et le Saint-Siège.

Le clergé de l’Archidiocèse de Kinshasa, réunit autour de leur Assemblée du Clergé Kinois (ACKIN) a réagi farouchement à cette lettre du Procureur Général près la cour de cassation par un message, adressé aux fidèles catholiques de Kinshasa et aux hommes et femmes de bonne volonté, intitulé « pourquoi ce tumulte des nations ? faisons sauter nos chaines » (Ps 2,1-3). Dans ce message, l’ACKIN qualifie la lettre du Procureur d’une maladroite initiative, car, pour eux, les sermons, les points de presse et interviews de Son Eminence cardinal Fridolin AMBONGO Besungu, en tant que pasteur, s’appuient sur la foi catholique, affermissent les frères dans la foi (cfr. Lc 22,32) et éveillent les consciences des fidèles dans la droite ligne de l’enseignement social de l’Eglise Catholique. Pour eux cette honteuse initiative qui instrumentalise la justice reflète une dérive dictatoriale visant à annihiler la liberté d’expression. L’ACKIN réaffirme son attachement à leur Pasteur et affirme que « pour l’amour du Congo je ne me tairai pas » (Cfr. Is 62,). Le clergé Kinois a clôturé son message en invitant les fidèles au calme et à la vigilance et d’être en attente des directives et à prier pour leur Archevêque.

Le Conseil de l’Apostolat des Laïcs Catholiques au Congo (CALCC) de son côté a aussi levé la voix en qualifiant la lettre du Procureur d’un acharnement dans le seul but de faire taire le Cardinal qui reste fidèle dans sa mission prophétique. Pour le CALCC, cette lettre prouve l’ignorance de l’Accord-Cadre signé entre la RDC et le Saint-Siège de la part de leurs auteurs.  Tenter d’humilier le Cardinal dans sa mission prophétique dans laquelle les millions des congolais se retrouvent, c’est humilier tout un peuple qui aspire au bien être dans ce pays.  Le CALCC invite le parquet à user de son indépendance, étant donné que la justice est rendue au nom du peuple, pour se dessaisir de cette démarche visant à museler le serviteur de Dieu et par conséquent  tout un peuple face à son extinction ontologique et socio-économique. Le conseil des laïcs catholiques renouvelle son attachement au Cardinal et invite les fidèles catholiques à la vigilance en attendant les dispositions qui seront prises.

Une autre réaction est celle du Caucus des Députés Nationaux Catholiques qui a aussi exprimé sa désolation et son indignation dans une déclaration rendue public ce 30 avril 2024. Ce caucus invite le Procureur près la cour de cassation à se soumettre aux procédures qui s’imposent dans l’Accord-Cadre entre la RDC et le Saint-Siège. Et le but de la justice, pour eux, doit être la consolidation de la démocratie en vue de la paix sociale et le développement et non de troubler davantage l’ordre public au risque de créer des conflits et fronts additionnels sur le territoire national. Le caucus se dit prêt à apporter son soutien à toute initiative allant dans le sens du dialogue.

La Conférence Episcopale du Togo (CET), par son Président, son Excellence Mgr benoit ALOWONOU, a aussi adressé un message de réconfort à Son Eminence le Cardinal Fridolin AMBONGO. Dans une lettre lui adressée le 02 mai 2024, on peut lire : « la CET suit de près les actualités dans votre pays. C’est ainsi qu’elle a appris votre citation devant la justice par le Procureur de la République. Nous venons par la présente vous exprimer notre proximité et notre communion de prière afin que se réalise pour vous ce que le Seigneur a prescrit à ses disciples : « quand on vous trainera devant les gens des synagogues, les magistrats et les autorités, ne vous inquiétez pas de la façon dont vous vous défendrez ni de ce que vous direz. Car l’esprit Saint vous enseignera à cette heure-là ce qu’il, faudra dire" (LC 12, 11-12). La CET a encore encouragé le Cardinal en ces termes : « Eminence, le combat pour la justice et la vérité demeure l’un des plus difficiles à mener dans l’histoire de l’humanité. Daigne le Seigneur vous donner la force dont vous aurez toujours besoin pour mener à bien la mission qu’il vous a confiée ».

Le clergé de l’Archidiocèse de Lubumbashi s’est aussi indigné de cette lettre du Procureur dans un message intitulé : « on n’empêche pas la parole de Dieu » (2Tm 2,9). Le clergé de Lubumbashi se dit indigné des initiatives d’intimidation, de lynchages médiatiques, les propos discourtois et le harcèlement judiciaire du pouvoir en place contre son Eminence Fridolin Cardinal AMBONGO. Pour ce clergé, le Cardinal est un Pasteur qui n’a pas à regretter ce qu’il a dit et qui trace tout droit le chemin de la parole de vérité (2Tm 2,15). Pour eux, s’acharner contre lui, chercher à l’humilier et vouloir le trainer devant la justice est non seulement une violation flagrante de la liberté religieuse, mais aussi une entrave à la liberté d’expression, garantie par la constitution de la république (cfr. Art. 11). Le clergé de Lubumbashi exprime son soutien total et sa solidarité indéfectible au Cardinal et l’encourage à continuer de proclamer la parole de Dieu, à intervenir à temps et à contretemps, de dénoncer le mal, de faire des reproches, d’ encourager avec patience et souci d’instruire (2Tm 4,2).

Les réactions sur ce feuilleton continuent de tomber dans tous les sens. Nous estimons que seule la sagesse peut aider à calmer les émotions à résoudre cette affaire dans un esprit de dialogue et d’entente mutuelle pour le bien de tous les congolais.

                                                                                                                               A. Guy MASIETA, CECOS

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